Le développement des rochers de grès parfois spectaculaire, le différencie du reste de l’Ile-de-France et des autres pays du Gâtinais. [Image hébergée par servimg.com] Affleurant sur environ 10 % des terres, le grès forme des paysages rocheux singuliers dans une région de plaine : une série de barres rocheuses orientées nord-ouest/sud-est entre Etampes et Nemours constitue un réseau de crêtes boisées qui cloisonne l’espace et de buttes-témoins qui composent des signaux-paysagers. La variété des formations gréseuses est décrite par un vocabulaire spécifique : tables, dalles, platières, calottes, pignons, chaos, blocs…Les rochers ont reçu des noms évocateurs : la Tortue, le Diplodocus, l’Eléphant…
Cette pierre a suscité dès la préhistoire un "art du grès " qui s’exprime par de nombreux abris sous roches ornés de gravures originales, des mégalithes et des ateliers de taille (le grès étant utilisé localement à la place du silex au néolithique). Le Gâtinais bellifontain compte parmi les régions de référence pour l’archéologie préhistorique en France.
L’extraction du grès se développa surtout à partir du XVIIe siècle et occupa des centaines d’ouvriers jusque’ en 1940. Ces carriers, enmarge de la vie rurale, ont fortement marqué l’histoire de plusieurs communes (parexemple, 200 carriers travaillaient à Champcueil avant 1940). Le métier était très pénible, la poussière de grès provoquait une maladie des bronches (la silicose) appelée le rhume de Saint Roch, patron des carriers. De nombreuses rues de Paris sont pavées de grès du Gâtinais.
Mais depuis le début du siècle, l'exploitation industrielle des sables de Fontainebleau a ouvert de grandes carrières. Ce sable très pur en silice, utilisé pour la fabrication d'optiques de précision et de silicium métal, a une importance économique nationale.
Cette pierre grise confère une unité au cœur des villages. Aujourd'hui, seules quelques carrières artisanales de pierre sont encore en activité.