Sur le territoire de la commune du Vaudoué, on trouve encore aujourd'hui les ruines de l'ermitage de Fourches. Vues du plateau, entre La Chapelle-la-Reine, Recloses et Achères, dit M. Dorvet (Abeille, 1874), ces ruines présentaient, il y a quarante ans, dans un horizon lointain, alors que les bois plantés dans le voisinage n'avaient pas pris d'accroissement, la silhouette d'un navire à voiles voguant sur une mer immense. Si l'aspect des environs s'est quelque peu modifié, ces ruines n'en méritent pas moins une visite, et le pignons percé d'une fenêtre et d'une arcade ogivale du XIIIe siècle peut figurer avec honneur dans une composition romantique.
A l'origine, l'ermitage de Fourches était une maladrerie, fondée pour y recevoir les individus qui avaient rapporté la lèpre de l'Orient. La fondation, qui appartenait à l'ordre des templiers, passa, après sa suppression, aux chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem ou de Malte, qui la rattachèrent à leur commanderie de Beauvais. Le 23 juin 1621, Jean de Midorge, commandeur de Beauvais, concède à frère Julien Bardenne, religieux hermite de l'ordre de Saint-Augustin, le lieu, enclos et chapelle de Saint-Blaise de Fourches pour y vivre jusqu'à la fin de sa profession à la charge d'y faire dire la messe le jour de saint Blaise (A.N.S. 5170, 2e liasse, cité par Paul Quesvers et Henri Stein, Pouillé de l'ancien diocèse de Sens). Le commandeur de La Motte Hadancourt fait faire, en 1673, quelques réparations à la chapelle Saint-Blaise ; en 1674, le prieur curé de Saint-Jean de Nemours est chargé de la bénir. Le 15 avril 1701, Louis de Fleurigny-Leclerc, commandeur de Beauvais, y installe un autre ermite. probablement Jacques Ferment, mort le 10 décembre 1740, âgé de 60 ans, ou son compagnon frère Jean Courtault, qui meurt le 11 mais 1748 (Dorvet).
Ils ont pour successeurs les frères Hérisson : Denis, mort le 8 juin 1759, à l'âge de 72 ans, et Nicolas, mort le 15 septembre 1763, à l'âge de 54 ans. Ils sont inhumés dans la chapelle. L'ermitage de Fourches fut habité jusqu'en 1790. M. Dorvet a raconté, d'après la narration d'un témoin, le départ du dernier moine. (Abeille, 1874.)