Plus sur Fourches

Fourches, entre la Chapelle-la-Reine et Le Vaudoué dans la foret, vestige d'une chapelle, carte de Cassini. Département : Seine-et-Marne, Arrondissement : Fontainebleau, Canton : La Chapelle-la-Reine.

On ne connaît pas l'origine de ce domaine, qu'on nommait, au XVIe siècle, l'Hôpital de Fourche, et qui était alors de la paroisse du Vaudoué. Il consistait en une maison avec chapelle dédiée à saint Blaise, et dont les terres, au nombre de plus de 500 arpents, tenaient à celles de la seigneurie de Maurepart, sauf une partie qui se trouvait dans la vallée de Chanlay. On a aucune preuve d'une possession des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem dans ou proche de la Maison du Temple de Beauvais-en-Gâtinais.
Le Commandeur avait toute justice, haute, moyenne et basse, dans l'étendue de son domaine.

Fourches
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La maison de Fourche était en ruine au commencement du XVIle siècle et ne fut point rétablie. Jean de Midorge, commandeur de Beauvais-en-Gatinais, permit en 1624, à un frère ermite, de l'Ordre de saint Antoine, du nom de Julien Bardenne, de bâtir près de la chapelle qui était restée debout, une petite maison pour s'y retirer. 

Par la convention qu'ils firent entre eux, l'ermite devait jouir de toutes les aumônes et oblations de la chapelle, à la charge d'y faire dire une messe chaque année, le jour de saint Blaise, et sans qu'il pût prétendre aucun droit de propriété sur la chapelle qui devait, à sa mort, revenir à la disposition du Commandeur.

Il dépendait, au XVe siècle, de l'Hôpital de Fourche, au lieu appelé Le Bouys,"sis empres le chemin de Boissy à Choisy-Maleslierbes, là ou jadis souloit avoir maison, granche, estables, avec sept vingt arpens de terre appartenant à iceluy lieu, en ruine, friche et non valleur pour ce que passé LX ans en ça, il n'y demoura homme ni femme."
La maison du Bouys fut rebâtie en 1480, mais elle disparut de nouveau au XVIIe siècle,  Les terres de Fourche et de Bouys réunies étaient, avec les droits de justice et de seigneurie, affermées : en 1640, 790 livres, et en 1757, 1,020 livres, plus la charge de faire dire une messe tous les jeudis dans la chapelle de Fourches. 

Sources : les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Ermitage de Fourches. - autre source 

Sur le territoire de la commune du Vaudoué, on trouve encore aujourd'hui les ruines de l'ermitage de Fourches. Vues du plateau, entre La Chapelle-la-Reine, Recloses et Achères, dit M. Dorvet (Abeille, 1874), ces ruines présentaient, il y a quarante ans, dans un horizon lointain, alors que les bois plantés dans le voisinage n'avaient pas pris d'accroissement, la silhouette d'un navire à voiles voguant sur une mer immense. Si l'aspect des environs s'est quelque peu modifié, ces ruines n'en méritent pas moins une visite, et le pignons percé d'une fenêtre et d'une arcade ogivale du XIIIe siècle peut figurer avec honneur dans une composition romantique.

A l'origine, l'ermitage de Fourches était une maladrerie, fondée pour y recevoir les individus qui avaient rapporté la lèpre de l'Orient. La fondation, qui appartenait à l'ordre des templiers, passa, après sa suppression, aux chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem ou de Malte, qui la rattachèrent à leur commanderie de Beauvais. Le 23 juin 1621, Jean de Midorge, commandeur de Beauvais, concède à frère Julien Bardenne, religieux hermite de l'ordre de Saint-Augustin, le lieu, enclos et chapelle de Saint-Blaise de Fourches pour y vivre jusqu'à la fin de sa profession à la charge d'y faire dire la messe le jour de saint Blaise (A.N.S. 5170, 2e liasse, cité par Paul Quesvers et Henri Stein, Pouillé de l'ancien diocèse de Sens). Le commandeur de La Motte Hadancourt fait faire, en 1673, quelques réparations à la chapelle Saint-Blaise ; en 1674, le prieur curé de Saint-Jean de Nemours est chargé de la bénir. Le 15 avril 1701, Louis de Fleurigny-Leclerc, commandeur de Beauvais, y installe un autre ermite. probablement Jacques Ferment, mort le 10 décembre 1740, âgé de 60 ans, ou son compagnon frère Jean Courtault, qui meurt le 11 mais 1748 (Dorvet).

Ils ont pour successeurs les frères Hérisson : Denis, mort le 8 juin 1759, à l'âge de 72 ans, et Nicolas, mort le 15 septembre 1763, à l'âge de 54 ans. Ils sont inhumés dans la chapelle. L'ermitage de Fourches fut habité jusqu'en 1790. M. Dorvet a raconté, d'après la narration d'un témoin, le départ du dernier moine. (Abeille, 1874.)


La maison du Temple de Fourches au diocèse de Sens, tout en étant comprise dans la baillie du Temple de France, devait en outre faire partie d'une baillie moins considérable ou subdivision de celle de France, peut-être celle d'étampes. On trouvera dans le Procès le récit de réceptions faites à Fourches « de Furchis », par le trésorier du Temple de Paris, Jean de Tour, vers 1281 « Procès, t. II, p. 283 » et vers 1287, à la Saint-Michel. Il s'agit, dans le second cas, de l'admission de Guillaume d'Herblay qui fut aumônier du roi ; parmi les Templiers présents se trouvaient le précepteur de la maison, frère Robert et frère Pierre de Cormeilles, précepteur du Temple de Savigny, « Procès, t. II, Pages 299 et 380 (octobre 1307) » : « Apud Furcas in Gastinesio ».

Les dates indiquées ici ne sont d'ailleurs qu'approximatives, car, d'après une autre déposition faite plus tard en 1311, par Guillaume en personne, l'aumônier royal qui était en même temps précepteur de la maison du Temple de Choisy, aurait été reçu dès 1284, en la chapelle du Temple de Fourches, en présence des frères Regnaud de Lagny-le-Sec, prêtre, Guillaume le Lorrain précepteur de Beauvais-en-Gâtinais et Robert le Picard, précepteur de Fourches,, sergents « Procès, t. I, p. 499 ».


Robert le Picard, frère sergent, devait être encore à la tête delà maison vers 1297, car il est indiqué comme ayant assisté à cette époque à une réception faite au Temple de Beauvais que nous venons de citer « Procès, t. II, p. 38 ».
Précepteur de Fourches : vers 1284-1297, frère Robert le Picard, sergent. 

Sources : Trudon des Hormes pour les actes du Procès   

 

Rappel de la loi

Code du Patrimoine – Article L. 544-1

Est puni d'une amende de 7 500 euros le fait, pour toute personne, de réaliser, sur un terrain lui appartenant ou appartenant à autrui, des fouilles ou des sondages à l'effet de recherches de monument ou d'objet pouvant intéresser la préhistoire, l'histoire, l'art ou l'archéologie  sans avoir obtenu l'autorisation prévue.